21 septembre 2009

Enquêtes quantitatives et études qualitatives

Après l'histoire des méthodologies qualitatives et leur adaptation à la crise, nous vous proposons pour cette rentrée des articles sur les différentes méthodologies, en commençant par le choix d'une appproche qualitative ou quantitative. Vos commentaires et expériences en la matière sont les bienvenus !

Il est préférable de faire appel à des enquêtes quantitatives dès lors qu'on connaît bien son marché et son produit, et qu'on souhaite disposer d'informations statistiques fiables, ce que ne pourra jamais apporter un éclairage qualitatif. Le quantitatif, en effet, dénombre, calcule, pèse le poids des opinions et l'influence des différentes variables, en fournissant une photo représentative à un moment "T".

gens.gifLe mode de recueil d'information n'est pas le même qu'en qualitatif: alors qu'en qualitatif, il s'agit de « faire parler » et d'écouter l'autre en se plaçant d'emblée dans une quête de sens, en quantitatif il s'agit de « faire répondre » et d'amener l'interviewé à se positionner face à une liste d'opinions qu'on lui soumet, en s'inspirant du modèle du recensement et des collecteurs d'impôt qui se sont efforcés, de tous temps, de comptabiliser des données objectives et quantifiables pour leur souverain.

On ne cherche pas, par un approfondissement psychologique en face à face, à comprendre les raisons cachées du comportement ou de l' opinion de chacun, mais plutôt à regrouper l'ensemble des jugements recueillis auprès de l'échantillon global, de façon à faire ressortir à l'analyse des « groupes d'opinion » communs et cohérents, reconstitués indépendamment des individus. C'est pourquoi l'analyse consiste moins à chercher le sens de ce que dit chaque individu et à interpréter des signes implicites ou un contenu latent se cachant derrière son discours manifeste, qu' à faire ressortir l'influence des facteurs objectifs qui agissent de manière invisible dans la constitution des principales opinion recueillies: sexe, CSP, âge, valeurs, type d'habitat, habitudes de consommation, etc.

Le quantitatif est particulièrement adapté lorsqu'une entreprise a besoin de données statistiques fiables, représentatives, prédictives, quantifiables et généralisables, que ce soit pour mieux connaître son public par exemple, pour mesurer des taux d'achat ou de réachat prévisibles d'un produit, ou  pour connaître la réponse à une question ponctuelle.

 A l'inverse, l'étude qualitative est plus pertinente dès qu'on estime insuffisante la connaissance préalable du domaine à explorer : comment innover, aborder un nouveau marché, ou encore comment dresser la liste des opinions à quantifier sur un sujet, si on n'a pas, au préalable, recueilli de manière non directive l'ensemble des voies possibles ?

itw.gifLe qualitatif est à privilégier dès qu'on cherche, à comprendre en profondeur un phénomène, dans toute son ampleur et sa complexité, sans se contenter d'une simple photographie prise à un moment « T ». L'éclairage qualitatif permet en effet, à la manière d'une radiographie ou d'un scanner, de partir à la chasse du « pourquoi », en tentant de comprendre les causes profondes qui amènent à soutenir telle ou telle opinion.

La forme même que prendront les résultats qualitatifs fournis aux clients sera également trés différente : alors que le quantitatif fournit essentiellement des tableaux statistiques et des chiffres en se basant sur une population représentative d'autant plus fiable que l'échantillon est important (plusieurs centaines voire milliers de personnes interrogées), le qualitatif propose quant à lui des analyses compréhensives incluant des extraits des interviewés, en se basant sur des « micro-échantillons » très ciblés, qui dépassent rarement une trentaine de personnes.

On privilégiera une telle démarche lorsque l'exploration d'un marché et de sa segmentation est ouverte, ou lorsqu'on est confronté à un problème complexe, avec l'intervention d'un très grand nombre de paramètres que le qualitatif permettra justement de « débroussailler » ; ou  lorsqu'on cherche à innover, en étant à l'affût de nouvelles idées, en voulant re-tester des pistes nouvelles.

Les deux méthodes sont complémentaires.  Aucun des deux types de recueil de l'information n'est meilleur que l'autre : il s'agit de deux mode d'approche et d'interrogation d'une même réalité. C'est pourquoi on doit d'abord s'interroger sur son besoin le plus important : comprendre en profondeur son problème, ou quantifier et pondérer des opinions ?

Le plus souvent, on a besoin des deux éclairages, de façon à disposer des motivations et freins, tout en étant capable d'évaluer quantitativement le poids des opinions émises et des comportements observés. L'étude idéale implique dans ce cas une phase qualitative réalisée par un institut qualitatif qui dispose de psycho-sociologues, et une autre enquête quantitative faisant appel à des profils plus statisticiens. Ce sont deux métiers et approches différentes, les méthodologies mixtes ayant l'inconvénient de toutes les méthodes hybrides: moins performantes quantitativement qu'une enquête pointue, moins explicatives qualitativement si on se contente de glisser quelques questions ouvertes au sein du questionnaire.

Le  lien entre l'étude qualitative et l'enquête quantitative peut se faire dans les deux sens. On  commence souvent par une étude qualitative, par exemple pour réaliser un bilan de marque ou de produit, pour débroussailler les réactions des consommateurs, pour évaluer et hiérarchiser plusieurs projets, ou encore pour générer la liste d'items qui permettront de construire un questionnaire quantitatif fiable. L'enquête quantitative permet ensuite  de pondérer les réactions, de réaliser un marché-test, de prévoir les ventes futures.

Mais on peut également faire l'inverse, partir d'un constat objectif et quantifier, pour isoler ensuite une sous-population dont on veut mieux comprendre les réactions et les attentes. Car les méthodes ne sont rien d'autre que des outils à utiliser et à adapter à chaque besoin ! 

 

17 août 2009

RENTREE ET IMPACT DE LA CRISE: NOUVELLE ETUDE EN SOUSCRIPTION

En ce début de rentrée, après des vacances qui, nous l'espérons, vous auront été profitables, l'avenir semble ouvert à de nombreux possibles. La crise continuera-t-elle comme le laisse craindre la situation aux Usa, une amorce de reprise se dessine-t-elle à l’horizon avec la timide reprise française du dernier mois, ou la pandémie annoncée ne va-t-elle pas bouleverser une fois de plus toutes les prévisions ? Dans tous les cas, le trimestre à venir a toutes les chances de se révéler déterminant, et il est plus important que jamais d'avoir les meilleurs instruments de mesure pour prendre en compte les expériences issues de la dernière année.

D'où l'idée de proposer la première étude qualitative en souscription qui utilisera tous les outils qualitatifs, ethnologiques et vidéo, pour mesurer l'impact de la crise, globalement, mais aussi sur les comportements et achats alimentaires, et sur le rapport aux marques.  Comment ? En réalisant dans une première phase en Septembre une vingtaine de" récits de vie et de crise" pour analyser en profondeur la vie d’une dizaine de familles françaises typiques avec enfants (d’autres volets ultérieurs pouvant être ajoutés pour les séniors et les jeunes célibataires), afin de dresser des typologies de réaction à la crise qui inclueront les changements éventuels de comportement pendant les dernières vacances et pour les dépenses de la rentrée.

Nous ne nous contenterons pas de leur déclaratif puisqu'en Octobre, nous approfondirons dans une seconde phase les réactions des huit familles qui auront été retenues comme les plus significatives pour les accompagner dans leur quotidien, à leur domicile et pendant leurs courses, pour mesurer et expliquer les écarts éventuels. On se demandera, par exemple, si  la crise a changé le nombre et le type de plats, les séquences du repas, les tendances au grignotage et à la destrcturation, les habitudes hors foyer, les arbitrages entre les différents lieux de distribution et marques... Le "check-up" des comportements et marques alimentaires des souscripteurs  sera complet, de l'achat-approvisionnement, au rangement, préparation, consommation et destruction des biens achetés, en se demandant par exemple comment les nouveaux critères écologiques et usages du tri sélectif impliquent éventuellement de nouveaux jugements et attentes envers les conditionnements.

 Le rapport vidéo qui en résultera permettra de vous livrer une synthèse détaillée, et surtout de suivre les parcours-types des familles retenues, en les voyant vivre de l’intérieur, dans leur cadre de vie, avec leurs sentiments et émotions, participant eux-même à la recherche pour mieux comprendre leur rapport complexe aux marques depuis la crise. Pour cela, nous aborderons les films d’une nouvelle manière, non comme prétexte à une catégorisation, à un comptage/codage quantifié d’images, ni même comme une seule illustration « hachée » de propos et d’éléments de synthèse, mais comme une source à part entière d’information et comme une manière active d’entrer dans la subjectivité des consommateurs.

Le terrain débutera le 15 Septembre, pour des résultats en Novembre, avec un nombre volontairement limité à 4 souscripteurs pour la seconde phase,  n'hésitez donc pas à nous contacter rapidement pour avoir des informations complémentaires. Nous pourrons alors vous envoyer le descriptif du projet complet, et intégrer vos remarques et souhaits complémentaires si vous êtes intéressés. Une occasion  unique d’entrer en communication avec vos consommateurs, en les comprenant de l’intérieur, pour savoir comment mieux leur parler et prendre en compte leurs nouveaux comportements !

Contact:  CCCM, Christian Miquel ou Claire Couratier

cccm@cccmquali.fr, 01 41 46 99 40