24 octobre 2008

Réflexions sur la crise et ses impacts en études

La crise tant annoncée et redoutée est arrivée, se propageant des Usa aux autres pays avec un effet de dominos, rebondissant actuellement de la sphère boursière sur l'ensemble de l'économie réelle. Nous ne nous attarderons pas sur ses muliples causes:
-dérégulation structurelle engagée dès les années 1980 par Reagan et Tatcher afin de réduire au minimum l'intervention de l'Etat sur des marchés supposer s'auto-réguler;
-crises financières précédentes en résultant déjà, et se produisant sur des pèriodes plus en plus rapprochées (crise pétrolière, puis des caisses d'épargne américaines, puis de la bulle internet)
-le plus récemment, et servant de déclic: les milliers de crédits "pourris" souscrits par les familles modestes américaines engagées à s'endetter pour relancer l'économie de leur pays, en créant la crise immobilière puis financière actuelle puisque ces dettes insolvables avaient été entre temps transformées par les banques en titres boursiers, dissimulés/disséminés comme autant de virus invisibles dans les produits financiers du monde entier...
Il y aurait toute une réflexion à mener sur cette contamination virale du réel par le virtuel (objet des ouvrages de Baudrillard), ainsi que sur la manière dont ces "bulles" successives ont permis, malgré leur fragilité et leur instabilité chronique, de relancer l'économie et de créer pendant plusieurs années des richesses.
Lorsque ces bulles, qui sont sans cesse secrétées par l'homme selon le penseur allemand Sloterdjick, éclatent, elles ont inévitablement des répercussions chaotiques sur le monde réel, toute bulle s'aggrégeant en ce que l'auteur appelle des "paquets d'écume", difficilement gérables et prévisibles dans un monde où tout est désormais interconnecté. (Sur ces nouveaux concepts fort inétressants qui permettent d'analyser la complexité de notre monde moderne, cf Sloterdjick: Sphères, tome 1 Bulles, Tome 3 Ecume).
Mais quel impact sur notre domaine? On sait d'ores et déjà que les sociétés d'évenementiel sont les plus touchées, et que de nombreuses agences de publicité voient leurs budgets réduits, les annonceurs préférant attendre en remettant à plus tard le tournage de nouveaux films, et préférant ré-utiliser l'existant.
En étude, nul doute que les clients y penseront à deux fois avant d'engager de nouvelles études. Et pourtant, en temps de crise, il est encore plus urgent de tester et d'explorer les réactions du public, même si elles risquent d'être plus complexes et volatiles que jamais. C'est pourquoi on peut à priori penser qu'il y aura à la fois plus de petites études tactiques opérationnelles à coût et délais réduits (niveau des micro-bulles), mais aussi plus d'études stratégiques tentant de faire le point sur l'état et les tendances souvent contradictoires d'un marché en plein mouvement (analyse de l'écume).
Etude ponctuelle ou de fond, la crise et la nouvelle donne versatile impliqueront de plus d'être inventif, tant en terme de méthode, de contrainte budgétaire, que de manière d'appréhender le réel et la logique du consommateur. C'est ce que nous tenterons de faire et de vous proposer dans nos prochaines notes. Abonnez-vous gratuitement, pour être au courant et recevoir la suite de ce blog!
Christian miquel

15:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0)