26 janvier 2012

Meilleurs voeux, avec ou sans triple A: comment étudier le comportement de crise des français ?

serenity-random-blue-lines.jpgDe la relativité des perceptions: la perte du triple A est pour la majorité des analystes un événement qui, même prévisible depuis plusieurs mois, va plomber l'économie française en obligeant l'état à empunter à des taux plus chers. Mais pour d'autres dirigeants qui, il y a peu de temps faisaient de sa défense tout un programme et un objectif, elle ne signifie soudain plus rien: c'est un "non évènement", qu'on ne veut pas voir en face, en se voilant la face et refusant même d'en parler...

Les Français, eux, sont bien obligés de s'adapter à la crise et de se livrer à des arbitrages dans leurs dépenses et leurs courses quotidiennes, comme nous commençons à l'explorer dans notre étude concernant l'impact de la crise, deux ans après son début: les nouvelles attitudes repérées en 2008 se maintiennent elles, se renforcent-elles ou s'assouplisent-elles, lorsque les revenus continuent à décroitre ou se remettent à augmenter? Le terrain est en cours, les résultats s'annoncent passionnants, avec des techniques de recueil d'information multiples, pour mieux croiser les informations: suivi des achats et des tickets de caisse, carnet de bord de consommation, interview à domicile des 2 conjoints et d'un de leur enfant, ce qui permet de confronter les expériences et d'observer des dynamiques intéressantes!

En attendant les résultats (que vous pouvez toujours commander en nous contactant), nous vous offrons nos meilleurs voeux, ainsi qu'un bref extrait d'un interview auquel nous avons répondu pour la chaîne Cuisine de Canal+ sur les fêtes de fin d'année. Car elles ont été, elles aussi, le prétexte de nouveaux arbitrages. N'y-a-t-il pas là l'occasion d'une nouvelle dégradation et d'une perte de leur traditionnel triple A de dépenses, demande la chaîne Canal+ avec  son humour habituel ?... Cliquez ici pour découvrir le clip

07 décembre 2011

L'europe, la crise et les changements de comportement des français

Rubik's_cube.svg.pngA défaut de la compétitivité de la Chine ou des quatre dragons asiatiques, l'Europe a son serpent de mer tout aussi redoutable: une crise endémique, que les politiques des pays de l'Union promettent chaque semaine de juguler par de beaux discours. Bien entendu, non traitée sur le fond, elle ne tarde pas à resurgir à la surface, en affolant les marchés boursiers et fournissant aux agences de notation le prétexte rêvé pour distribuer leurs mauvaises notes et édicter leurs oracles auto-prédicteurs.

Fidèle à une tradition de pensée critique et humaniste, le philosophe allemand Habermas est probablement l'un des rares à tenter dans son dernier essai "De l'état de l'Europe", à paraître chez Gallimard, de comprendre les raisons de la forme spécifique que prend la crise dans les pays du "vieux continent", en continuant courageusement son combat optimiste pour une Europe démocratique. Mais une Europe qui doit cesser d'être une simple communauté juridique, confisquée selon lui par un "putsh des technocrates", avec une Commission "flottante" et un Conseil européen qui "fait de la politique sans y être autorisé", laissant comme unique solution la recherche d'accords inter-gouvernementaux qui la vident de son sens. Au risque, selon lui, de voir s'instaurer une société post-démocratique, dont les peuples s'éloigneront et se sentiront de plus en plus exclus.

L'impression d'une impuisance des citoyens, conjuguée,  aux auspices de la rigueur et de la crise anoncée pour 2012 , a toutes les chances d'avoir des répercussions sur le moral des Français, sur leurs habitude d'achat et de consommation.

Certes, depuis 2008, ils ont déjà adopté de nouvelles habitudes. Dans un étude menée pour FranceAgrimer en 2009, et dont a parlé la presse, nous avons pu en effet voir que, lorsqu'ils étaient confrontés à une baisse de leur pouvoir d'achat et de leurs revenus, ils s'adaptaient en adoptant plusieurs stratégies. Comment? En changeant de comportement, avec de nouvelles valeurs consuméristes, en gérant différemment leur budget, et en pratiquant des arbitrages passionnants à étudier. Ils gardaient toutefois, à l'époque, un espace pour des achats plaisir, pour certaines marques privilégiées, pour garder des temps forts avec leurs enfants et leur famille, valeur-refuge par excellence en temps de crise.

Comment ces mécanismes d'arbitrage et d'adaptation à la crise ont-ils évolué depuis 2009, dans le nouveau contexte de rigueur et de crise qui s'annonce ? Le sujet est intéressant, passionnant même, et nous allons prochainement reprendre notre investigation sur le sujetN Nous vous en parlerons prochainement... A suivre, donc !